Je ne suis pas parfaite, j'ai des défauts (comme tout le monde), j'ai des hauts et des bas (comme tout le monde), des jours qui sont meilleurs que d'autres (comme tout le monde) mais je suis fière d'une chose que j'ai accomplie et que je continue à accomplir. Je ne cherche pas à devenir une source d'inspiration mais si mon histoire peut en aider d'autres...
2010 : Après des mois sans sommeil, après de maintes hallucinations hypnagogiques les unes plus effrayantes que les autres (hallucinations qui surviennent la nuit), après avoir éliminé la possiblité d'un cancer au cerveau; on m'envoie finalement consulter un thérapeute du sommeil. Je passe toute une nuit, à l'hopital, branchée à toutes sortes d'appareils mesurant la qualité de mon sommeil.
Diagnostique-choc : à 26 ans, à peine, je souffre de l'apnée du sommeil modérée à sévère. J'arrête de respirer en moyenne 51 fois par heure et mon coeur en subit les conséquences. Je souffre d'arrythmie cardiaque. Le thérapeute du sommeil avoue que cette maladie ne s'attaque pas si souvent aux personnes de mon âge mais qu'en raison de mon obésité, mes risques d'en souffrir sont plus élevés. Je dois absolument, pour ma santé, me procurer un masque CPAP qui m'aidera à dormir la nuit. La prochaine étape sera de perdre du poids puisque je pèse 240 livres. J'éprouve également des troubles d'estomac, de reflux d'acide sévère qui commencent même à brûler mes cordes vocales. On m'envoie passer une panoplie de tests pour découvrir que j'ai une hernie hiatale; une ''malformation de l'estomac'' (une partie de l'estomac entre dans l'oesophage et libère l'acide) qui affecte davantage les gens dans la mi-cinquantaine et la soixantaine. On attribue aussi ce problème à mon poids.
2014 : Je suis enceinte pour la 5e fois (4 fausses couches). Cette fois, il s'agit d'une grossesse viable (8-9 semaines); le taux d'hormones augmente et nous sommes heureux. Hélas, nous ne voyons aucun embryon lors de l'échographie. Mon médecin de famille m'envoie à l'urgence pour éliminer la possibilité d'une grossesse ectopique. L'échographie montre l'embryon logé dans une des trompes. Nous sommes démolis! On m'offre le choix de subir une chirurgie ou de prendre un médicament de chimio pour tuer l'embryon qui continue à grandir; ce qui pose un risque pour ma santé. J'opte pour l'injection. Le 19 octobre, prise de douleurs atroces, je me rends à l'urgence. Les tests montrent que la trompe s'est rompue et qu'il s'agit d'une hémorrhagie interne. On m'opère d'urgence à 4h00 du matin, le 20 octobre. Après avoir perdu 2 litres de sang, je reçois une transfusion et je reste à l'hôpital pendant deux jours, sous observation, en raison de mon arrythmie cardiaque. Le médecin m'explique, plus tard, que j'ai eu de la chance car, à mon poids, c,est difficile et risqué de pratiquer ce genre d'opération (laparoscopie) et que c'est un miracle que j'aie survécu : ''An angel was watching over you'' (un ange veillait sur toi) étaient ses mots exacts. Je pesais 304 livres.
Deux mois après la chirurgie, je développe d'autres troubles digestifs. À chaque matin, je me lève avec une nausée insupportable et je prie pour ne pas être malade dans le bus, en me rendant au boulot. Après une semaine, je consulte le médecin qui me fait subir une gamme de tests. Diagnostique : Un foie gras. Heureusement pour moi, aucun dommage permanent. Mon médecin ose aborder le sujet délicat et me dit qu'il est temps que je prenne ma santé en main. Je pèse alors 300 livres. Un deuxième diagnostique suivra peu de temps après : Le syndrome du côlon irritable. Je dois agir! On m'inscrit sur une liste d'attente pour profiter des services d'une diététicienne. Je reçois une lettre disant qu'on ne pourra m'aider avant 18 mois mais je ne peux attendre. Je change mon alimentation (de toute façon, je n'arrive plus à manger) et j'achète un vélo stationnaire pouvant supporter 300 livres. En l'espace de quelques mois, je perds 40 livres. La perte de poids est difficile mais nécessaire pour ma santé et pour avoir la chance de devenir, un jour, maman. Je subis de nombreuses périodes de frustration, de découragement et je pleure souvent. Je tombe, je me relève.
2015-2016 : L'aventure se poursuit... j'ai maintenant perdu un total de plus de 60 livres (je pèse 240 livres). J'ai atteint le poids nécessaire pour l'insémination artificielle. Malheureusement, les tests montrent que ma seule et unique trompe (ayant perdu l'autre) est bloquée. Impossible de procéder à l'insémination. Je quitte la clinique de fertilité en refoulant des larmes de désespoir. J'ai travaillé tellement fort pour perdre tout ce poids...pour rien. Quelques jours passent et je me relève les manches. La prochaine étape sera la fécondation in vitro et je dois perdre un autre 40 livres. Je me débarasse alors de mon vélo stationnaire pour le remplacer par un appareil elliptique.
2017 :J'atteins rapidement un plateau; c'est frustrant! 220; l'aiguille sur la balance ne bouge plus...je retombe dans mes mauvaises habitudes; celles de manger mes émotions. Je suis angoissée car je sens qu'on va bientôt m'appeler parce que mon tour sera arrivé sur la liste d'attente pour la fécondation. Je n'ai pas atteint le poids exigé (200 livres). Au mois de mai, je reçois l'appel; je dois m'y remettre! J'avais repris quelques livres (225 livres). Je prends mon courage à deux mains et je replonge dans l'exercice, dans la bonne alimentation. En juin, le spécialiste de la fertilité me dit que c'est non-négociable; je dois absolument perdre le poids (malgré tout ce que j'ai déjà perdu). On me donne jusqu'en novembre. Je suis abattue mais je continue!
Le 31 août 2017 : La balance indique 213.6 livres! Il me reste donc 13 livres à perdre d'ici novembre.
Bilan : J'ai moins de nausées qu'avant, mon foie gras se fait moins sentir, je suis en meilleure forme physique car je mange mieux et je suis plus active. J'ai recommencé à faire de la randonnée (exercice que j'adore!) Par-dessus tout : je me sens mieux dans ma peau, je me sens plus belle, plus sexy
et j'ai un immense sentiment de fierté que personne ne parviendra à m'enlever car ce voyage, je l'ai fait seule avec ma détermination, guidée par mon amour pour la vie car, après être passée si près de mourir, je ne peux faire autrement que de vouloir profiter de la vie malgré ses obstacles et ses défis. Les gens peuvent m'insulter, chercher à me faire du mal, à me contrôler émotionnellement et psychologiquement mais plus personne ne me fera sentir comme une moins que rien. Je décide que je m'aime et tant pis pour ceux qui n'aiment pas que je m'aime! Aujourd'hui, je partage mon vécu avec vous, je partage mon histoire qui n'est certes pas la plus intéressante mais dont je suis extrêmement fière! Aujourd'hui, je réalise que ceux qui m'aiment vraiment, mes véritables amis, ici comme ailleurs, me soutiendront, me donneront en retour l'amour que je mérite parce que je m'aime.
Ça me prend du courage pour partager cette leçon de vie mais je continue à grandir, de jour en jour. Je m'apprivoise. J'apprends à m'aimer, à accepter que je suis belle, bonne et capable et si une autre personne, ici ou ailleurs, parvient à se sentir de la même façon, j'en serai très heureuse. Cette histoire, je ne la partage pas pour vous dire qu'il faut absolument perdre du poids mais plutôt pour vous permettre de voir ce que j'ai appris au sujet de l'estime de soi et de la détermination. La vraie beauté; c'est nous qui sommes responsables de la faire rejaillir et elle naît à l'intérieur de soi. Voilà ce que j'ai appris au cours des dernières semaines. Petit, gros, grand, maigre, blond, brun, noir : Aime-toi, les autres t'aimeront; ceux qui, du moins, en valent la peine! Toi qui a parcouru ce roman : Fixe-toi des objectifs! Rends-toi d'abord heureux! Donne mais ne donne pas tout ton pain à celui ou celle qui ne donnerait même pas quelques miettes pour assurer ta survie.
Toi qui ne parviens pas à t'aimer ou qui a simplement besoin d'un rappel qu'il est si bon de s'aimer et d'être aimé; viens dans mes bras, je te ferai un câlin grand comme le ciel; comme celui que j'aurais aimé recevoir d'un ami qui aurait été là pour me soutenir, même dans les moments difficiles ou je doutais de moi et pendant lesquels je semblais seulement ''me plaindre de manquer d'amour et d'affection''. Personne n'a le droit de te juger, de te punir, de te faire sentir coupable de ''manquer d'amour''. Par contre, il te revient, à toi, d'abord et avant tout, et à personne d'autre, de combler pleinement, une fois entouré d'amis et de gens de qualité, ce manque d'amour propre. De toute façon, on est jamais si bien servi que par soi-même.
Mon coeur, il est peut-être, selon certains, trop fragile, trop grand mais il est bon...je pardonne ainsi ceux et celles qui ont refusé de voir ses jolies couleurs ou qui ont cherché à en abuser de différentes façons. Je leur ouvre les ailes de mon coeur et leur envoie beaucoup d'amour.
Toi, homme ou femme, qui a lu ce texte et qui a été touché, remué d'une quelconque façon, parce que comme moi, tu as un coeur et que tu as envie de grandir, sache donc que je t'aime et que je t'admire!!! Sache aussi que je t'attendais pour commencer, avec toi, mon ami(e), ce nouveau chapitre de croissance personnelle et d'amour...
1) 300 livres et 215 livres
2) 260 livres et 219 livres
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